A l’heure pourpre sur les places de Sienne.
Lentement défile comme on monte sur scène.
Le bestiaire bigarré de l’humaine comédie.
De la biche farouche à la poule défraîchie.
Habitués attablés aux terrasses des cafés.
Femmes à marier et notables empesés.
Savourent le vin et goûtent en voyeurs.
Le ballet citadin affichant ses couleurs.
Scandaleuse ondulant au bras d’un cornu.
Gorges chaudes et opprobre des sourires entendus.
Trophée trop fardé aux courbes partagées.
Les midis dans un lit entre chair et péchés.
Gamins et gamines entre tous se faufilent.
Gambadant innocents au milieu du futile.
Couvert de soie ou couvert de suie.
Peu importe l’habit seule compte la vie.
Coquettes en goguette victimes des vitrines.
Toutes griffes dehors et bombant la poitrine.
Chaussées à Milan et coiffées à Turin.
Princesses transalpines ou tristes catins ?
Silhouette gracile au visage d’ange.
Fraîcheur ingénue n’attirant que louanges.
Charme incendiaire de la beauté ignorée.
Embrase les sens et consume vanités.
Refrain
Je te cherche des yeux comme on scrute un miroir.
Anonyme dans la foule, un passant sans histoire.
Des visages étrangers et pourtant familiers.
Un avenir, un passé dans la brise de l’été.